Interview d'Ariane Johnson par la Société Française de Sophrologie
Ariane Johnson, sophrologue RNCP, nous livre ses réflexions sur le thème du son en sophrologie
Ariane JOHNSON, sophrologue, spécialisée FIV/PMA, spécialisée enfants et adolescents
Quelle est ta définition singulière du son ?
Pour moi, le son a deux dimensions, une première, la mise en relation avec essentiellement les informations parlées que je reçois de mon environnement ; la deuxième plus personnelle est une vibration perçue par mes oreilles et selon son intensité par tout mon corps. Le son peut mobiliser et faire vibrer mon corps. C’est une onde qui se propage en moi et qui peut me permettre de percevoir mon énergie.
Quelle couleur pour quel son ?
Le blanc, c’est pour moi le son des vagues, un son plutôt aigu, régulier, rythmé qui favorise la détente, la respiration et la concentration.
Le rouge est pour moi le son des percussions, d’une batterie, un son dynamique, percutant, dansant, stimulant, euphorisant.
Le noir me fait penser au grondement lointain du tonnerre, un son grave, sombre, inquiétant, menaçant, vibrant et angoissant.
Quelle place a le « son » dans ta vie personnelle : musique, chansons, mots, voix, etc…
Plusieurs sons rythment et bercent mon environnement quotidien.
Le son des deux récréations de l’école située juste à côté de mon cabinet. J’aime ces sons d’enfants faits de rires, de joie, d’échanges, de jeux. Ces sons me ramènent à la vie, au moment présent.
Mon cabinet est dans un lieu de nature, j’aime entendre le bruissement des arbres, le vent et les oiseaux. Cela m’apporte de la sérénité et de la liberté.
Je suis aussi proche d’une église dont les cloches sonnent régulièrement. J’aime ce son grave, apaisant, positif qui fait voyager, invite au mystère et à l’intériorité.
Il y a également les voix et les rires de ma famille dans mon quotidien.
J’aime aussi la musique folk acoustique. Ces sons m’apportent du plaisir, de l’amour, du bonheur.
Mon mari travaille dans le son, il a son studio dans la maison. Il est musicien et réalisateur et travaille notamment avec des artistes de chanson française que j’apprécie tels que Magyd Cherfi (le chanteur de Zebda), Bazbaz, les Ogres de Barback.
Quelle place a le « son », dans ta vie professionnelle. Est-ce que tu l’introduis dans tes séances et si oui de quelle manière, pour quels objectifs, à quel moment d’un protocole…
Le son de ma voix me permet de transmettre la sophrologie.
Ma voix, monocorde, lente, douce et calme permet le relâchement, l’apaisement, la confiance, la descente dans le niveau sophro-liminal et ainsi le travail sur la conscience.
L’écoute de la voix des personnes qui viennent me voir me permet de saisir leur état de stress, de peur, de tristesse, de fatigue… Notre voix est le signe de notre état physiologique et psychologique.
Il m’arrive dans le travail sur la respiration de proposer de découvrir le son de sa respiration.
Dans le travail sur les cinq sens avec les enfants, j’utilise les cartes sur l’ouïe que propose Marcella dans son coffret Mini sophro aux Editions Larousse.
Je crée aussi des contes sophrologiques pour les enfants dans lesquels j’utilise par exemple un bâton de pluie, des clochettes, de la musique, un sifflet d’oiseau, je fais du bruit avec mes mains…
J’utilise aussi une technique de RD5 avec phonèmes audibles pour enfant. Cette technique est intéressante pour aider ceux qui ont du mal à s’extérioriser, pour des problématiques de timidité ou d’isolement.
Avec les adultes, pour des douleurs, je peux utiliser une vibration sonore, un son choisit par la personne, un son qui soulage, une vibration qui harmonise et qui apaise.
Pour des pathologies osseuses, je transmets la technique de RD3 tissulaire des os par percussion/vibration sonore créée par le docteur Patrick-André Chéné.
Les vibrations sonores nous invitent à écouter notre corps, à développer notre attention et notre sensibilité. Le son dynamise ou harmonise nos cellules. Il encourage aux mouvements, mouvements du corps et mouvements de la conscience.
Quel mouvement particulier du corps aimerais-tu associer au mot « son » ? Invente et décris un geste précis et transmissible.
« Ouvrez et montez vos bras en cercle de chaque côté de votre corps, montez-les vers le ciel, ouvrez vos mains et baissez légèrement votre tête vers l’arrière, écoutez et accueillez les sons qui se présentent à vous à cet instant et quand vous le voulez laissez vos bras redescendre avec le mouvement qui vous convient. »
Quel serait pour toi, ici et maintenant un environnement sonore idéal. Dresse une liste (un peu comme une liste de courses) des sons divers que tu aimerais entendre dans une journée.
Le silence
La nature, la mer, les oiseaux
Mon monde intérieur, mon être
Les rires d’enfants
La musique
Les voix de ma famille
Le miaulement de mon chat
Les messages de mes patients
Compose un poème, en prose ou en rimes comme tu préfères, dans lequel tu utilises le mot « son » en compagnie d’au moins deux de ses homonymes.
Le son de son pas ajoute une musique
dans la nature,
un rythme régulier qui guide son chemin
dans son champ.
Les grains de blé qui craquent sous ses pieds
deviennent du son,
une mélodie qui accompagne sa marche.
Le son de son souffle et le battement de son cœur
sont magnifiques,
leurs présences sont un concert dans ce lieu,
un moment de paix et d’harmonie.
Ce sont les sons de sa vie,
la musique de son âme.